LE MOULIN DU DANIOU - HENGOAT

Le moulin Daniou au 16e siècle
Au 16e siècle, le moulin Daniou et ses abords immédiats dépendent de trois seigneuries comme en témoigne le plan dressé en 1573 pour servir de rapport aux différentes parties dans un litige porté devant le notaire. Cité sur le plan, le seigneur de Kergouanton (en Trelevern) n'est autre qu'un membre de la famille Loz qui possède, entre autre, le manoir de Trolong à Hengoat. La plus grande partie du site lui appartient : le moulin proprement dit ainsi que les canaux, des terres gaignables (labourables), des bois et des taillis situés aux abords immédiat du moulin. Le seigneur de La Roche-Jagu (en Ploëzal) possède le bief et l'étang Daniou. Le seigneur de Kerdéozer (en Pleudaniel) possède des bois de haute futaie et des terres gaignables. Cette histoire de conflit de territoire se règlera par un mariage en 1647, entre l'héritère des Loz de Kergouanton et un membre de la famille d'Acigné seigneur de La Roche-jagu.
Le moulin est représenté adossé contre une chaussée venant barrer un étang (estang Daniou) qui alimente les deux roues verticales du moulin. Le déversoir pour réguler le débit de l'eau est franchi par un pont en bois car la chaussée sert au passage du "grand chemin" menant de la ville de la Roche-Derrien au bourg de Lézardrieux. Quatre routoirs ("douets pour rouye") sont aménagés sous la chaussée, alimentés par les nombreux canaux et ruisseaux présents sur le site. Le plan donne également des indications intéressantes sur le paysage aux abords du moulin : le bief qui alimente l'étang longe une pairie bordée de bois de haute futaie et de bois taillis visiblement entretenus tandis que des fourrés de broussailles participent à la fixation de la terre des berges ; sur les terres "gaignables" (labourables) les lignes de culture perpendiculaires à l'étang favorisent le drainage des eaux de pluie.


L'évolution du moulin au cours du 19e siècle
Sur le cadastre ancien de 1835, une habitation longue et étroite est construite contre le moulin, au nord, formant un plan en équerre. Le moulin fonctionne avec une roue unique verticale sur le pignon est et non avec deux roues comme sur le plan de 1573.
En 1855, un plan est dressé pour régler un litige qui oppose, M. Cozannet, propriétaire du moulin, et M. le marquis d'Espeuilles, propriétaire foncier de terres riveraines. Ce plan permet de constater l'évolution du site : la roue verticale sur le pignon est a disparu ; un nouveau bâtiment contigu au moulin abrite une roue alimentée par le canal d'amenée qui traverse la chaussée et passe à l'intérieur du bâtiment.
Le moulin actuel est entièrement reconstruit dans les années 1870-80 et s'apparente à une minoterie. Une turbine remplace la roue à l'intérieur du bâtiment.
Une nouvelle maison de meunier est alors édifiée à quelques mètres à l'ouest, agrandie à la fin du 19e siècle par l'ajout d'une extension qui vient doubler sa surface.
Des dépendances à usage agricole sont également construites à cette période au sud du moulin et de l'habitation.

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