TROLONG BRAS


 

Le manoir de Trolong s'insère dans un réseau féodal dont les manoirs voisins de Kerdéozer (en Pleudaniel) et du Rumain font partie. Malgré la disparition des dépendances, et d'une partie du logis principal, Trolong reste un site très intéressant sur le plan historique et architectural. Ainsi, la chapelle seigneuriale intégrée dans le logis présente un type d'aménagement que l'on retrouve dans les manoirs de Kerandraou (en Troguéry) et de La Roche Jagu (en Ploëzal), modèles prestigieux dont le commanditaire de Trolong s'est probablement inspiré dans la seconde moitié du 15e siècle.


vue de la chapelle

La première mention connue des Trolong date du procès de canonisation de Charles de Blois, en 1371, dans lequel Alain de Trolong, écuyer, est cité comme témoin. En 1426, lors de la réformation des fouages, Pierre et Marguerite de Trolong sont mentionnés. Par le jeu des mariages, les terres de Trolong passent successivement aux Loz à l'extrême fin du 15e siècle puis aux Hallay au début du 17e siècle. Ces derniers n'habitent plus le manoir à la fin du 17e siècle, Marie du Hallay, dame de Trolong, demeure dans son hôtel à Rennes (cf. Baux de 1699 et 1707). Le manoir est exploité par un couple de métayers, Pierre Le Cozanet et Marie Prigent. En 1788, Pierre-Joseph-Marie Trolong du Rumain, dont les terres sont annexées à la seigneurie de Trolong, achète le manoir. Pendant la Révolution et l'exil de son propriétaire, le domaine est vendu comme bien national. Dans les états de section de 1836, Achille Leduc, cultivateur, est propriétaire des lieux.
Le manoir actuel de Trolong est construit dans la 2e moitié du 15e siècle, probablement par Pierre de Trolong, petit-fils de Pierre et Marguerite de Trolong, mentionné en 1464 dans des aveux fournis à des seigneuries supérieures. Le blason de la famille est sculpté sur le linteau de la cheminée de la salle basse : "D'argent à dix tourteaux de sable posés quatre, trois, deux, un". Outre le logis noble, le domaine manorial comprenait une grande métairie noble, des dépendances (grange, étables, ), un colombier, des jardins, une avenue. De cet ensemble, ne subsiste, aujourd'hui, que le logis principal amputé de son pignon nord. Le corps de logis secondaire construit dans le prolongement au nord, dessiné par Henri Frotier de la Messelière en 1935, a été détruit ainsi que la grande métairie construite en retour d'équerre à l'ouest et les autres dépendances du manoir. Le colombier situé au sud-est est en partie ruiné depuis la tempête Xynthia de février 2010.
Les terres de Trolong relevaient de trois seigneuries supérieures : la seigneurie de Guingamp qui dépendait du duc de Bretagne ; la seigneurie de Chef du Pont à Langoat ; la seigneurie de Botloy-Lézardrieux qui possédait, entre autre, le manoir de Kerdéozer sur la commune voisine de Pleudaniel, à un kilomètre environ à l'est de Trolong. L'avenue principale qui reliait à l'origine les deux manoirs à l'est, s'est transformée en chemin de servitude au début du 19e siècle. Cet accès majeur du Moyen-Age (aujourd'hui disparu) explique l'emplacement à l'est des deux éléments emblématiques de la seigneurie : le colombier et la chapelle. Celle-ci occupe, en effet, un emplacement atypique à l'arrière du logis afin d'être visible de l'avenue, tournée vers le manoir de Kerdéozer.



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